Parmi les critères passés au crible par le service d’analyse de risque de la banque, celui de la stabilité professionnelle tient une place particulièrement importante avec la crise financière. Obtenir un prêt immobilier quand on est en CDD ou intérimaire devient un véritable parcours du combattant.
Présenter un historique d’activité cohérent
Disons-le tout net, il est possible d’emprunter même sans contrat à durée indéterminée. Il est d’ailleurs logique que le critère de précarité ne se limite pas à la seule nature du contrat. Certaines personnes pratiquant régulièrement l’intérim font souvent preuve d’une meilleure stabilité professionnelle que certains salariés bénéficiant d’un CDI qui travaillent dans un secteur économique en crise.
Quel que soit le statut, l’historique d’activité des 5 années précédant la demande de prêt immobilier est essentiel. Si vous êtes en mesure de montrer une certaine cohérence et une relative stabilité dans votre parcours professionnel, ce sera un bon point. Cette situation est particulièrement vraie pour les intérimaires et les intermittents du spectacle.
Couple avec un CDD et un CDI
La demande de prêt immobilier d’un ménage s’analyse différemment si le couple présente un CDD et un CDI. La situation est de toute façon plus confortable par rapport à celle d’un emprunteur seul.
La banque va calculer en premier lieu le ratio de risque sur chacun des emprunteurs. La réponse ne sera évidemment pas la même suivant que ce risque repose à 80 % sur celui qui détient un contrat à durée indéterminée ou qu’à l’inverse, il repose essentiellement sur celui dont la situation professionnelle est la plus instable.
Le cas des intermittents du spectacle
La particularité des personnes qui travaillent dans le monde du spectacle est bien connu des banques. Celles-ci ne s’attendent donc pas à ce que vous présentiez un contrat stable. Le banquier sait par avance que vous êtes amenés à travailler pour plusieurs employeurs et que vous alternez des périodes actives et des périodes de chômage.
Là encore, tout dépendra de l’historique d’activité que vous présentez. Un intermittent du spectacle qui travaille régulièrement et qui bénéficie du statut depuis de nombreuses années n’aura donc pas de problème à obtenir un crédit immobilier. L’ancienneté requise varie d’une banque à l’autre, un minimum de deux ans semble le plus souvent nécessaire.
Soignez chaque détail de votre dossier
Partez du principe que l’analyse de risque bancaire est avant tout globale, ce qui signifie en clair qu’elle ne s’appuie pas sur un seul élément de votre dossier, même si le banquier va s’attarder à vérifier sur l’incertitude qui pèse sur votre activité professionnelle ne rend pas le risque de crédit trop important. On peut donc obtenir un prêt immobilier avec un contrat à durée déterminée ou en étant en intérim si les autres éléments sont positifs.
Le taux d’endettement
Compte tenu de votre situation professionnelle jugée précaire par le prêteur, vous n’aurez aucune marge de manœuvre en ce qui concerne le taux d’endettement. Celui-ci doit être le plus bas possible et dans tous les cas, être inférieur à 33 %.
D’autre part, le reste à vivre devra être « confortable » et permettre de faire face assez largement aux autres dépenses.
Notre conseil : si vous avez souscrit un crédit conso, il est préférable de le solder avant de faire votre demande. Utilisez pour cela votre apport personnel ou essayez d’obtenir un prêt familial.
Les relevés bancaires
Là non plus, vous n’avez pas droit à l’erreur. Vous devez impérativement prouver que le fait de ne pas bénéficier d’un contrat de travail en CDI ne vous empêche pas de tenir parfaitement vos comptes. N’oubliez pas que vous devrez fournir les relevés bancaires des trois derniers mois. Si les comptes sont régulièrement débiteurs ou pire s’ils présentent des incidents de paiement, ce sera évidemment très difficile.
Notre conseil : il faut commencer à surveiller ses dépenses à partir du jour où l’on prend la décision de se lancer dans un projet immobilier.
L’apport personnel
Soyons clair, depuis le début de la crise financière, les banques ont durci l’accès au crédit et pas seulement vis-à-vis des intérimaires ou des salariés en CDD. Pour ces derniers, il sera indispensable de disposer d’un apport personnel car la banque n’acceptera pas de cumuler deux risques :
- Celui lié à l’instabilité professionnelle
- Celui d’un financement à hauteur de 100 %.
Outre les fonds pour financer les frais de notaire et de garantie, vous devrez disposer d’au moins 10 % du prix d’acquisition, mais là encore les exigences bancaires varient d’un organisme à l’autre.
S’il s’agit de votre premier achat et si vous achetez un logement neuf ou un logement ancien en zone B2 ou C avec au moins 25 % de travaux, sachez que les prêts réglementés comme le PTZ + ou les aides à l’accession proposées par les collectivités locales sont considérées comme faisant parti de l’apport personnel au même titre que les prêts PEL et CEL ou le prêt Action Logement.
La caution solidaire d’un tiers
Si vous vous heurtez à un refus de financement, vous pouvez proposer en dernier recours la caution solidaire d’un tiers. Sachez toutefois que cette solution ne plait pas forcément aux banques qui rencontrent parfois des difficultés juridiques lorsqu’elles se retournent contre le cautionnaire afin d’exiger le paiement des échéances en lieu et place de l’emprunteur défaillant.
Faire appel à un courtier en crédit
N’hésitez pas à faire appel à un courtier en prêt immobilier pour vous épauler dans votre démarche. En tant que professionnel du financement, il connaît en général la problématique des intérimaires et des salariés en CDD et obtient en général de bons résultats. Pensez toutefois à faire jouer la concurrence et à demander à votre prestataire le montant de ses honoraires.