Le rachat de crédit propriétaire est généralement bien admis par les banques du fait de l’affectation du bien immobilier en garantie.
Mais parce que le regroupement de plusieurs crédits en un seul impacte fortement votre patrimoine et parce que l’opération recèle de nombreux pièges, nous conseillons aux propriétaires qui envisagent de racheter leurs crédits pour rééquilibrer leur budget et de suivre ces recommandations avant de s’engager.
Sommaire
- Pourquoi est-ce important de bien préparer son dossier de rachat de crédit propriétaire ?
- Comment la banque analyse-t-elle votre demande ?
- Quels sont les différents délais ?
- Faut-il faire appel à un courtier spécialisé en rachat de crédit ?
- Hypothèque, IPPD ou crédit-logement, quelle garantie immobilière ?
- L’assurance emprunteur est-elle obligatoire ?
- Quelles sont les dettes que vous pouvez regrouper en un seul emprunt ?
- Quelle est la durée maximale du nouveau prêt ?
- Quel est le coût réel d’une opération de rachat de crédit pour propriétaire ?
- Le rachat de crédit propriétaire est-il possible si je suis fiché FICP ?
- Sénior et propriétaire : est-ce vraiment un atout ?
- Quelles sont les alternatives en cas de refus ?
Dossier de rachat de crédit propriétaire : mettre toutes les chances de son côté
Cette étape ne comporte aucune difficulté, mais il ne faut pas pour autant la considérer comme une simple formalité administrative. Elle est même essentielle si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté.
Voici 3 bonnes raisons de faire diligence quand vous montez un dossier de rachat de crédit propriétaire.
- Remettre un dossier complet dans les délais prévus est un gage de sérieux et montre à l’organisme prêteur votre détermination à faire aboutir la demande.
- Éviter plusieurs allers-retours inutiles constitue un gain de temps pour tout le monde. Commencez à collecter les documents dès que la liste des pièces justificatives à joindre vous a été transmise et n’oubliez pas que les délais d’émission d’une offre de rachat de crédit sont plus longs que pour un prêt immobilier classique.
- Courir après ses clients pour obtenir les pièces justificatives n’incite pas votre conseiller à défendre votre demande devant ses supérieurs. Facilitez-lui la tâche en remettant en temps et en heure un dossier complet.
Pièces justificatives : Une liste qui varie d’un établissement à l’autre
Autant de suite tordre le cou à une idée reçue : aucun rachat de crédit propriétaire n’est accordé sans justificatifs. De nombreuses banques exigent même que vous produisiez les documents originaux.
La liste peut varier d’un établissement à l’autre, chacune d’elle ayant sa propre politique en matière de risque de crédits et ses propres outils d’analyse qui permettent de vérifier la solvabilité de l’emprunteur. De plus, en fonction de votre situation, il est possible que des documents supplémentaires vous soient demandés.
Dans tous les cas, le prêteur s’attache à vérifier votre qualité de propriétaire et votre niveau de revenus, à contrôler la gestion de vos comptes bancaires ainsi que le niveau de vos dettes (emprunts, impôts, factures impayées…).
Des frais de dossier élevés sur le nouveau prêt
Les frais de dossiers sont plus élevés sur une opération de rachat de crédit puisqu’il faut compter parfois jusqu’à 7 % du capital emprunté, sauf pour les propriétaires incluant un prêt immobilier. D’autre part, souscrire des services annexes comme l’assurance habitation ou un livret d’épargne permet souvent de réduire la facture.
Fausses déclarations : ce que vous risquez
Les difficultés financières sont parfois telles que certaines personnes en situation de surendettement en viennent à cacher certaines informations pour obtenir un accord de financement. Sachez que la fausse déclaration est punissable par la loi. Le Code pénal prévoit une peine allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende en cas de faux et l’usage de faux.
Tout ce que vous devez savoir sur l’analyse de risque de la banque
Les gestionnaires du service d’analyse se montrent intraitables sur les demandes de rachat de crédit propriétaire, les risques de défaillance d’un emprunteur en situation de surendettement étant statistiquement plus élevés. La garantie immobilière apportée par les propriétaires constitue toutefois un gage de sécurité qui fait souvent pencher la balance du bon côté.
3 paramètres sont particulièrement analysés et regroupés entre eux :
- La probabilité d’insolvabilité de l’emprunteur.
- Le montant du regroupement de prêts : plus il est important, plus la perte est élevée en cas de défaillance.
- L’environnement familial et professionnel afin de prévenir une éventuelle dégradation de la situation financière.
Les éléments de l’analyse de risque
Si tous les documents de votre dossier sont passés au crible, ils ne pèsent pas le même poids dans la décision finale.
Ceux qui entraînent souvent un refus de rachat de crédit
Le conseiller commence par consulter les fichiers de la Banque de France : le FCC (fichier central des chèques) et le FICP (fichier national des incidents de remboursements des crédits aux particuliers). Si vous êtes interdit bancaire après un rejet de chèques ou après plusieurs mensualités de crédit non réglées, sachez que vous aurez beaucoup de difficultés à faire aboutir votre demande.
Il se penche ensuite sur 2 ratios déterminants : le taux d’endettement et le reste à vivre. Le résultat après regroupement doit permettre de rééquilibrer le budget et de permettre au ménage de faire face à toutes les dépenses courantes, et ce, d’une manière pérenne. Dans le cas contraire, le rachat de crédit sera refusé, même si la garantie immobilière est suffisante.
Enfin, la situation professionnelle doit être stable, c’est-à-dire que vous devez bénéficier d’un CDI.
Ceux qui sont importants
En matière de rachat de crédit, chaque détail compte.
- La bonne tenue des comptes bancaires : même si dans le cadre d’une opération de rachat de crédit propriétaire la banque admet que la situation financière d’un ménage surendetté est dégradée, elle reste attentive aux types de dépenses qui ont pu entraîner des incidents de paiement et cherche à éliminer les ménages ayant une forte propension à consommer.
- La stabilité professionnelle : outre un CDI, le fait d’être salarié depuis de nombreuses années dans la même entreprise est de nature à rassurer le prêteur. Les retraités et les fonctionnaires dont les revenus sont garantis par l’ETAT restent évidemment une clientèle appréciée.
- La qualité du bien immobilier mis en garantie. C’est parce que vous êtes propriétaire de votre logement que le prêteur accordera plus d’attention à votre demande de rachat de crédit. Encore faut-il que le prix de vente estimé du bien immobilier soit suffisant pour couvrir le nouveau prêt.
- Le montant du nouvel emprunt. Plus il est élevé et plus le niveau d’exigence est fort. Pensez-y si vous envisagez de demander une réserve de trésorerie supplémentaire.
À savoir : la plupart des organismes prêteurs exigent que vous réalisiez une expertise immobilière du bien pour s’assurer de sa valeur.
3 niveaux de décision
Suivant le profil de l’emprunteur et le montant du rachat, la décision peut être prise à 3 niveaux :
- Le chargé de clientèle : si les résultats sont bons, il donnera un avis favorable et transmettra votre dossier au responsable d’agence.
- Le directeur d’agence : il dispose en général d’une délégation de pouvoir lui permettant de statuer sur le dossier. Lorsque la demande est complexe ou lorsque le montant dépasse sa délégation, il transmet le dossier au directeur de groupe ou à la direction des engagements.
- La direction des engagements : sachez qu’à ce stade la réponse peut prendre du temps, car les documents sont à nouveau passés au crible et peuvent nécessiter plusieurs allers-retours entre les différents services.
Important : aucune rémunération n’est due à votre intermédiaire tant que le nouveau prêt n’est pas décaissé. (Loi MURCEF)
Les différents délais d’un rachat de crédit propriétaire
Lorsque le dossier de regroupement inclut un prêt immobilier, les délais de traitement sont rallongés du fait de l’intervention du notaire.
Pour obtenir un accord de principe
Un accord de principe sur le regroupement est généralement donné dans les 48 heures si vous remplissez un formulaire sur internet. Sachez toutefois que cette réponse n’est pas contractuelle puisqu’elle s’établit sur une base déclarative et en dehors de toute intervention humaine.
Vous devrez de toute manière constituer un dossier complet et transmettre tous les justificatifs à l’organisme.
Pour obtenir une offre de rachat
L’offre préalable est transmise par courrier dans les dix jours qui suivent l’acceptation du dossier. Vous ne pourrez toutefois pas signer l’offre avant la fin du délai de rétractation qui démarre le lendemain de la notification par la poste et qui dépend de la nature de l’opération de rachat.
- Si le montant comporte plus de 60 % de crédits à la consommation : 14 jours calendaires (dimanche et jours fériés inclus)
- Si le montant comporte plus de 60 % de prêts immobiliers : 10 jours ouvrables (dimanche et jours fériés exclus).
Pour le déblocage des fonds
Le décaissement des fonds s’effectue quelques jours après la signature de l’offre. C’est le notaire qui se charge de transmettre l’appel de fonds à la banque, de régler les différentes dettes et le cas échéant de virer sur votre compte le volant de trésorerie supplémentaire.
Choisir l’intermédiaire le plus adapté
Une étude menée par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes auprès de 182 établissements a montré que 20 % des intermédiaires (courtiers et établissement de crédit) ne respectaient pas la réglementation en matière de restructuration de prêts. Un constat qui incite à la plus grande prudence au moment de choisir son intermédiaire, d’autant plus que bon nombre d’entre eux ne bénéficient pas de l’expertise nécessaire pour traiter une opération de rachat de crédit pour propriétaire.
Notre conseil : demandez à votre conseiller d’effectuer plusieurs simulations et prenez le temps d’analyser les résultats obtenus.
L’apport d’un courtier en rachat de crédit
Les courtiers exerçant dans le domaine du regroupement de crédits ne disposent pas tous des compétences juridiques et techniques nécessaires pour traiter ce type de demande. Voici quelques conseils pour vous aider à sélectionner votre intermédiaire.
Vérifiez que votre courtier est s’inscrit à l’ORIAS. Ce registre recense tous les intermédiaires en banque, assurance et finance. Son inscription atteste que ce dernier remplit les conditions de capacité professionnelle et qu’il est à jour de ses cotisations de responsabilité civile professionnelle.
Privilégiez les courtiers qui travaillent avec un nombre important de partenaires. Certains cabinets ne sont que des mandataires exclusifs d’établissements de crédit. En clair, ils ne travaillent qu’avec un seul partenaire, ce qui limite les chances de succès.
Questionnez votre courtier dès le 1er entretien sur le montant de ses honoraires. La plupart des cabinets bénéficient d’une double rémunération si on y ajoute la commission reversée par la banque.
Notre avis : le courtier gratuit n’est pas toujours le plus efficace et au final ne sera peut-être pas le plus économique.
Vous pouvez vous adresser aux cabinets nationaux ou aux courtiers locaux. Les premiers ont pour eux de traiter un nombre important de dossiers. Les seconds font parfois preuves d’une plus grande réactivité.
Important : pour augmenter vos chances d’aboutir, privilégiez les courtiers qui travaillent avec plusieurs établissements de crédit.
Les cabinets nationaux
Ce sont ceux qui interviennent sur le marché du prêt immobilier comme ACE, CAFPI, EMPRUNTIS, MEILLEURTAUX.COM ou VOUSFINANCER.COM. Ils disposent généralement d’un large réseau de partenaires.
Par ailleurs, les conseillers des plus grands groupes bénéficient de formations qui peuvent faire défaut aux courtiers locaux et bénéficient des outils de simulation nécessaires pour analyser efficacement votre demande de rachat de crédit propriétaire.
Les courtiers indépendants
Les courtiers locaux ne maîtrisent pas toujours les techniques bancaires. C’est pourquoi il est important de questionner votre conseiller sur son expérience dans le domaine du regroupement de crédits.
Faire soi-même la concurrence
À condition de disposer de suffisamment de temps pour faire le tour de la concurrence et d’être en mesure d’en comprendre le fonctionnement, vous pouvez vous adresser vous-mêmes aux organismes de rachat de crédit.
Les établissements spécialisés
Il y a d’une part les organismes déjà présents sur le prêt à la consommation et qui sont pour la plupart filiales des grandes banques de réseau comme CETELEM, COFIDIS, COFINOGA ou SOFINCO et d’autre part des organismes spécialisés en regroupement de crédits comme CREATIS, MYMONEYBANK ou encore le CREDIT MUNICIPAL.
Tous présentent 3 avantages par rapport aux banques traditionnelles :
- Les conditions d’octroi sont plus souples.
- Il n’y a pas d’obligation de domiciliation de revenus.
- Les durées de remboursement sont plus longues.
Un inconvénient de taille : les taux d’intérêt sont plus élevés.
Notre conseil : contactez plusieurs établissements de front afin d’éviter d’étaler vos recherches dans le temps.
Les banques de réseau
Certaines banques mutualistes et coopératives ou généralistes comme la BANQUE POPULAIRE, la BANQUE POSTALE, BNP Paribas, la CAISSE D’EPARGNE, le CREDIT AGRICOLE, la LCL ou encore la SOCIÉTÉ GÉNÉRALE s’intéressent de près au rachat de crédit pour propriétaire.
Elles présentent plusieurs avantages par rapport aux organismes spécialisés :
- Les conditions de taux sont meilleures.
- Les offres sont plus transparentes et souvent plus adaptées.
- Parce qu’elles ont l’habitude de traiter des dossiers de prêt immobilier, les banques de réseau ont une réelle expertise hypothécaire qui peut s’avérer utile en cas de refus de la société de caution.
Deux inconvénients néanmoins :
- Les critères d’octroi sont plus stricts.
- Vous serez contraint de changer de banque.
À savoir : les courtiers, les banques de réseau et les organismes spécialisés proposent tous des formulaires en ligne qui permettent en quelques minutes d’obtenir une réponse de principe.
Le choix de la garantie immobilière dans un rachat de crédit propriétaire
Si, comme c’est le cas pour de nombreux propriétaires, votre demande de rachat inclut un prêt immobilier, vous devrez mettre en place une nouvelle garantie et choisir entre une caution mutuelle et une sûreté réelle (hypothèque ou privilège prêteur de deniers). Le nouveau prêt hypothécaire regroupera l’ensemble des emprunts en cours.
La caution mutuelle
Elle est moins onéreuse et moins contraignante qu’une inscription hypothécaire. Toutefois, les critères de sélections sont stricts et certaines sociétés refusent d’intervenir dans les opérations de rachat de crédit.
À savoir : si vous êtes salarié de la fonction publique, sachez que de nombreuses mutuelles de fonctionnaire acceptent de se porter garant.
L’hypothèque
Elle est plus onéreuse que la caution mutuelle et nécessite de passer par un notaire. La facture grimpe si le bien immobilier est déjà grevé d’une hypothèque puisqu’il faudra procéder à la mainlevée de l’ancienne inscription.
L’IPPD
Il s’agit d’une sûreté réelle moins chère que l’hypothèque du fait de l’absence de taxe de publicité foncière.
Le rôle du notaire
Les inscriptions hypothécaires et les mainlevées nécessitent un acte authentique et de ce fait l’intervention d’un notaire. De toute manière, dans une opération aussi complexe que le rachat de crédit pour propriétaire, sa compétence s’avère souvent utile.
L’assurance emprunteur
Elle est obligatoire lorsque le rachat inclut un prêt immobilier. Même si la loi LAGARDE permet à l’emprunteur de choisir librement son contrat, sachez que les banques profitent d’un rapport de force favorable pour faire pression et imposer leur contrat groupe.
Les contrats groupes bancaires
Ils bénéficient généralement d’excellentes garanties et de formalités de souscription allégées. De plus, les tarifs sont basés sur la mutualisation des risques et profitent aux emprunteurs les plus âgés. Les plus jeunes ont quant à eux intérêt à mettre le contrat groupe en concurrence avec des contrats d’assurance externes.
Les délégations d’assurance
Si vous avez moins de 40 ans, vous avez intérêt à opter pour une délégation d’assurance, c’est-à-dire souscrire un contrat auprès d’un assureur externe à la banque. Cette dernière doit en théorie accepter la délégation lorsque les garanties sont au moins équivalentes à celle de son contrat groupe.
Si vous présentez un risque de santé aggravé, sachez que les formalités médicales sont plus contraignantes sur les contrats à adhésion individuelle, ce qui a pour conséquence de rallonger les délais.
À savoir : la plupart des courtiers en rachat de crédit opèrent également dans le domaine du courtage d’assurance. Votre intermédiaire pourra sans doute vous proposer une délégation externe.
Les dettes qui peuvent être intégrées dans un rachat de crédit propriétaire
- Tous types de prêts immobiliers : amortissables, prêts relais, in fine…
- Les crédits à la consommation quelque soit leur forme : crédit affecté (auto, travaux…), prêt personnel.
- Les réserves d’argent (crédit renouvelable).
- Les découverts bancaires : même si vous êtes dans la limite d’un découvert autorisé, il est préférable d’intégrer cette dette à l’opération, car les agios sont particulièrement élevés.
- Les factures impayées, quelque soit leur origine.
- Les dettes à l’administration : taxe d’habitation, taxe foncière ou impôt sur le revenu.
Notre conseil : si vous demandez un volant de trésorerie supplémentaire, limitez son montant au strict nécessaire.
Les durées maximales de remboursement
Elles varient suivant la nature des prêts regroupés et le type d’établissement auquel vous vous adressez.
Nature du prêt | Banque de réseau | Établissement spécialisé |
Montant intégrant au moins 60 % de prêts immobiliers | 20 ans | 25 ans |
Montant intégrant au moins 60 % de prêts à la consommation | 7 ans | 10 à 12 ans |
Calculer le coût réel du rachat de crédit propriétaire
L’objectif de rééquilibrage du budget passe par un allongement de la durée, ce qui a pour conséquence d’augmenter le coût total, d’où la nécessité d’effectuer plusieurs simulations sur des durées différentes.
Les pénalités de remboursement anticipé
Nature du prêt | Pénalités |
Prêt immobilier | 3 % limités à 6 mensualités |
Prêts à la consommation dont le seuil de remboursement dépasse 10 000 € | |
Terme inférieur à 12 mois | 0,5 % |
Terme supérieur à 12 mois | 1 % |
Prêts à la consommation seuil de remboursement inférieur à 10 000 € | 0 |
Crédit renouvelable | 0 |
Deux éléments permettent de comparer en toute objectivité les offres de rachat de crédit :
- Le coût total
- Le TAEG qui reprend tous les frais liés à l’opération.
Simulation
Un couple est propriétaire de sa résidence principale et perçoit des revenus nets mensuels de 2 700 €. Il a 2 enfants à charge. Son taux d’endettement est de 58,5 %, ce qui est particulièrement élevé pour un ménage de 4 personnes. Il envisage de regrouper plusieurs prêts en un seul et d’allonger la durée.
Avant opération de rachat de crédit | ||
Capital restant dû | Mensualité | |
Prêt immobilier | 87 000 € | 535 € |
Prêt voiture | 11 000 € | 254 € |
5 prêts personnels | 24 000 € | 510 € |
Crédit permanent | 5 500 € | 280 € |
Découvert bancaire | 3 500 € | – |
TOTAUX | 131 000 € | 1 579 € |
Simulation des résultats après opération de rachat (1) |
||
Durée | Taux hors assurance | Mensualité de remboursement |
10 ans (120 mois) | 5 % | 1 477 € |
11 ans (132 mois) | 5,10 % | 1 380 € |
12 ans (144 mois) | 5,10 % | 1 295 € |
15 ans (180 mois) | 5.30 % | 1 123 € |
20 ans (240 mois) | 5,50 % | 958 € |
(1) : le montant du nouveau prêt est de 139 960 €. Il inclut un volant de trésorerie supplémentaire de 5 000 € et tient compte des pénalités de remboursement anticipé de 2 610 € sur le prêt immobilier et de 1 350 € sur les prêts à la consommation. |
Observations : la situation financière du couple étant très dégradée, le regroupement des différents prêts ne fait sentir ses effets qu’en allongeant la durée à 20 ans. Le résultat de la simulation est intéressant pour notre couple puisque ce dernier diminue ses mensualités de 621 € et ramène son taux d’endettement à 35,4 %. De plus, il n’aura plus de découvert et disposera de 5000 € de trésorerie.
Faire un rachat de crédits lorsqu’on est fiché Banque de France
Statistiquement, si vous êtes propriétaire de votre résidence principale, vous avez plus de chance qu’un locataire de faire aboutir votre demande de rachat de crédits. Sachez toutefois qu’il est très difficile pour les emprunteurs fichés à la Banque de France d’obtenir un accord, même lorsqu’ils sont propriétaires de leur logement. En effet, très peu d’organismes de crédit acceptent d’intervenir auprès de personnes fichées FICP ou FCC.
Les séniors propriétaires : une clientèle appréciée des banques
Les banques apprécient particulièrement les ménages dont les revenus sont stables. Ainsi, le rachat de crédit est facilité pour les fonctionnaires et les séniors.
À condition de bénéficier d’une durée suffisante pour abaisser les mensualités dans des proportions suffisantes, les séniors peuvent même anticiper sur la baisse du pouvoir d’achat qui interviendra au moment de leur retraite.
Le regroupement n’est pas simple pour autant. Ceux par exemple qui ont des antécédents de santé aggravés ont du mal à souscrire un contrat d’assurance emprunteur à un tarif raisonnable.
7 alternatives en cas de refus
Les critères d’analyse étant particulièrement stricts, les refus de rachat de crédit propriétaire sont fréquents alors même que les solutions alternatives sont rares. Voici 6 pistes à explorer si votre dossier a été refusé.
Améliorer son dossier et déposer une nouvelle demande
La décision ne tient souvent pas à grand-chose et dans certains cas, il est possible de corriger le tir et de représenter le dossier à un autre organisme de crédit. Encore faut-il connaitre le motif du refus, ce qui n’est pas toujours évident, car la banque ne donne pas toujours la raison qui a motivé sa décision.
Si vous avez déposé votre dossier auprès d’un seul établissement, prévoyez de contacter plusieurs organismes, les règles d’acceptation n’étant pas les mêmes d’une banque à l’autre.
Incidents bancaires
Des incidents de paiement à répétition entrainent parfois un refus, la banque craignant que ces situations ne se reproduisent à nouveau. Si votre situation le permet, attendez que les comptes bancaires soient à nouveau au vert et redéposez votre demande.
Fichage FICP
Si le dossier vous a été refusé pour ce motif, la seule solution consiste à demander une radiation du fichier, ce qui ne sera possible qu’une fois la dette réglée.
Si le fichage est dû à un découvert non autorisé de plus de 6 mois ou à des échéances de crédit non payées, tentez de solliciter une aide financière externe que vous rembourserez une fois l’opération de regroupement effectué grâce au volant de trésorerie supplémentaire que vous aurez pris soin de demander.
Pour les autres motifs de refus : instabilité professionnelle, ratio d’effort trop élevé ou reste à vivre insuffisant après opération, il faudra trouver d’autres alternatives.
Vendre son logement en réméré
Malgré le peu de publicité qu’on lui fait, la vente immobilière avec faculté de rachat mérite qu’on s’y attarde. Elle offre une manière positive de se sortir de difficultés financières passagères en permettant au propriétaire d’un bien immobilier de racheter son logement à un prix déterminé.
Monter un dossier de surendettement
Il n’est pas certain malgré de graves difficultés que la commission de surendettement de la Banque de France juge votre demande recevable. Il faut pour cela que votre situation financière vous empêche de faire face à vos engagements.
En cas de réponse favorable, la commission engagera une négociation avec chacun de vos créanciers : banques, administrations, fournisseurs et proposera un étalement de la dette. Dans certains cas, elle pourra même envisager une diminution voire une annulation de la dette.
Négocier à l’amiable
Sachez que c’est une solution qui donne parfois des résultats, à condition d’être très organisé et de se montrer persuasif.
Prenez rendez-vous avec chacun de vos créanciers et présentez-leur un plan de restructuration détaillé. Proposez un étalement raisonnable et établissez un échéancier précis. Vous devez également prouver que vous êtes prêt à faire des efforts importants pour réduire au maximum vos dépenses courantes. Pensez à joindre tous les justificatifs qui pourraient utiles. Bref, montez un dossier en béton.
Contrairement à une idée reçue, sachez que les administrations françaises sont en général très conciliantes envers les contribuables en difficulté et acceptent assez facilement d’étaler le paiement des impôts non réglés.
À savoir : les prêts immobiliers intègrent souvent une clause de modularité permettant de suspendre jusqu’à 12 mois le paiement des mensualités.
Bénéficier des aides sociales
Le Fonds de solidarité pour le logement (FSL)
Créé par la Loi du 31 mai 1990 et distribué par les départements, il vient en aide aux ménages en difficulté, mais il n’a pas un caractère automatique. Pour effectuer une demande, vous devez vous adresser aux services sociaux de votre conseil général.
Le centre communal d’action sociale (CCAS)
Ce service aide les ménages en situation précaire à faire face à certaines situations difficiles. Même si les montants sont relativement limités, ils permettent de régler certaines situations urgentes, comme une facture impayée et parfois de mettre fin à une procédure de mise en demeure.
Les aides de la CAF
Réservées aux allocataires, les aides distribuées par les caisses d’allocation familiale revêtent un caractère exceptionnel. Elles dépendent du niveau de revenus et ne peuvent servir qu’à faire face à des dépenses de première nécessité.
Le Prêt viager hypothécaire
Le PVH a été longtemps décrié pour son manque de transparence et ses conséquences parfois désastreuses sur le patrimoine de l’emprunteur. Il offre toutefois aux propriétaires une alternative crédible au rachat de crédit propriétaire. Une solution réservée aux emprunteurs qui n’ont pas d’héritier ou pour qui amputer son patrimoine ne pose pas de problème.
Le principe est simple : en contrepartie d’une hypothèque partielle, vous empruntez une somme qui ne sera remboursée qu’après le décès.
Important : cette solution s’avère particulièrement onéreuse et il convient de prendre conseil auprès d’un notaire avant de s’engager.
Le viager
Comme pour le PVH, en l’absence d’héritiers, le viager est une alternative intéressante et offre aux propriétaires vendeurs (crédirentiers) deux avantages :
1. Un capital immédiat (le bouquet).
2. Une rente à vie qui peut être versée sur une tête ou sur deux têtes.
À savoir : les résultats sont intéressants à partir de 75 ans. Là encore, il est impératif de prendre conseil auprès de votre notaire de famille avant d’opter pour cette solution.